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Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion

 

Vous exercez au Trésor Public ivoirien. Quelles sont les responsabilités et en quoi consiste le travail du Fondé de Pouvoirs à la Paierie Générale des Services Généraux des Administrations Publiques  (PGSGAP) que vous êtes ?

Merci. Il faut savoir que j’appartiens à l’administration publique ivoirienne, particulièrement à la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique. Dans cette administration, il y a deux types de postes : les postes comptables et les postes non comptables. En ce qui me concerne, j’appartiens à une administration comptable. A la tête de celle-ci, il y a le Payeur Général qui est assisté de 3 fondés de pouvoirs dont moi-même. La paierie à laquelle j’appartiens, est assignataire des dépenses budgétaires de six (06) ministères dont le ministère des affaires étrangères.

En termes de responsabilités, j’ai spécifiquement en charge quatre services : la comptabilité du poste à Abidjan, mais aussi la comptabilité des 56 paieries à l’étranger (ambassades Ivoiriennes établies à l’extérieur). Je suis l’interlocuteur immédiat de ces entités avec l’administration centrale à Abidjan. Je m’occupe également du règlement des dépenses en Côte d’ivoire des six ministères évoqués plus haut et de l’approvisionnement en ressources des paieries à l’étranger. J’ai également dans mon portefeuille de services l’apurement de la comptabilité du Poste et des Paieries à l’étranger et, enfin, la production et le suivi des statistiques de la PGSGAP.

Il faut savoir qu’au Trésor Public ivoirien, les activités sont organisées en processus et la PGSGAP assure le pilotage du processus de réalisation n°5 intitulé « Assurer le règlement de la dépense Publique » qui induit nécessairement d’autres charges de travail pour l’ensemble du personnel puisque notre poste apparaît comme l’interface de la Direction Générale en matière de statistiques concernant le règlement de la dépense publique.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?

J’ai commencé à travailler à la fonction publique en mai 2001, comme Inspecteur des prix au Ministère du commerce pendant 4 ans. Ensuite par voie de concours professionnel, je suis reparti à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de 2006 à 2007. A la fin de la formation, j’ai été affecté en 2008 à la Direction de la Microfinance comme Chargé d’études. En 2010, J’ai bénéficié d’une bourse de la BCEAO pour préparer le Master en Microfinance au CESAG de Dakar. A mon retour de Dakar en 2011, j’ai retrouvé la Direction de la Microfinance en tant Chef de service du Suivi des structures en redressement, puis Chef du Service des Contrôles avant d’être nommé Fondé de Pouvoir successivement à la Paierie de Région de San-Pedro et à la Trésorerie Générale de Soubré.

Depuis septembre 2019, je suis Fondé de Pouvoirs à la Paierie Générale des Services Généraux des Administrations Publiques

Vous travaillez dans l’administration financière de votre pays depuis une vingtaine d’années. Dans le cadre des plans stratégiques de développement successifs, de nombreux projets ont été développés et mis en œuvre pour améliorer le système de gestion des finances publiques. Y a-t-il des changements qui vous ont marqué dans votre travail et comment vous en percevez les bénéfices pour l’Etat et les populations ?

Le Trésor public de Côte d’Ivoire est une administration reconnue pour son dynamisme. En témoignent les nombreuses distinctions qu’il a obtenu ces dernières années, notamment le prix de la meilleure administration numérique. Cela se traduit par l’usage de nombreux applicatifs métiers qui ont remplacé au fur et à mesure  la plupart des livres journaux qui étaient utilisés par le passé. On pourrait également l’illustrer par l’institution du règlement électronique des dépenses en Côte d’Ivoire et dans la zone UEMOA.  M. le Directeur Général du Trésor Public pourra, si vous avez l’occasion de le rencontrer, vous en dire davantage sur les innovations technologiques que connaît cette administration.

La pandémie de la COVID aura causé bien des changements dans nos réalités sociales et professionnelles. Qu’est ce qui a changé dans votre activité professionnelle avec cette pandémie ?

Les changements induits par la COVID-19 dans nos sociétés sont réels et aucune entité n’y échappe. On note par exemple le développement des téléréunions pour éviter les grands regroupements. Au début de la pandémie, il y avait un système de rotation au niveau des agents qui n’existe plus aujourd’hui.  Sur le plan social, nos services restent malheureusement marqués encore par la distanciation physique, puisqu’on ne peut plus se serrer les mains ou se faire des accolades.

Je rappelle que vous êtes détenteur depuis une dizaine d’années du Master en Microfinance du CESAG. Pensez-vous que cette qualification a été utile dans votre carrière ?

C’est vrai que je n’exerce plus au niveau du service en charge de la Microfinance, mais je répondrai « oui ». Parce que j’ai eu l’occasion de prendre part à des activités d’un certain niveau et de faire ainsi la connaissance de hautes personnalités du monde de la finance.

Quels sont les meilleurs souvenirs que vous gardez du CESAG ?

Les souvenirs, il y en a beaucoup. Je ne sais pas comment ont été les autres promotions, mais celle dont je faisais partie était une bonne promotion. Dès mon arrivée, on m’a fait l’honneur de me désigner Gouverneur de la promotion. A l’époque, il y avait M. YAZI et Mme SOUMARÉ qui nous ont encadrés avec brio. On était de plus d’une dizaine de nationalités, mais cela ne nous pas empêché de constituer une famille grâce à un bon brassage culturel. De belles relations que nous avons su garder, puisque nous continuons de communiquer par écrits ou par téléphone.

Quels conseils pouvez-vous donner aux plus jeunes professionnels, particulièrement ceux et celles formés au CESAG ?

Mes conseils à l’endroit des jeunes, c’est d’abord de s’armer de courage parce que le séjour à Dakar, loin de la famille n’est toujours pas facile. Ensuite la volonté et la persévérance dans le travail, le travail bien fait pour mériter la confiance des supérieurs hiérarchiques. Enfin, je leur recommande de faire preuve de responsabilité.